Exposition Catarina Galhardo & Sayeh Hosseinian 31 oct.

Sayeh Hosseinian

Dans un univers où la lumière danse avec la couleur, mes toiles deviennent le reflet de ma double culture suisse et iranienne. Elles naissent à la croisée de deux mondes entre rigueur scientifique et élan poétique, entre structure et spontanéité. Peindre, pour moi, est un geste d’émotion et de mémoire, guidé par la lumière intérieure.

Mon parcours artistique commence à Téhéran, dans les cours du soir de M.G.Nami, professeur à l’université des arts de Téhéran. J’y découvre le pastel, le modèle vivant, puis l’aquarelle médium fluide et insaisissable, dont la liberté m’attire profondément. Très tôt, l’abstraction me touche : elle laisse place à l’intuition, au geste qui devance la pensée.

Arrivée en Suisse, je poursuis cette exploration à l’Académie de Meuron, toujours en parallèle à mes études en design. Je m’exerce à l’aquarelle et à d'autres techniques plastiques, en dehors de tout cadre académique, dans une recherche intérieure libre. C’est à Neuchâtel, lors d’un atelier d’expression spirituelle, que je rencontre la peinture à l’huile pour la première fois. Ce fut un tournant décisif : une matière dense, vibrante, qui ouvre l’espace à l’inconnu. Depuis, elle est devenue mon langage principal.

L’aquarelle m’a appris le lâcher-prise ; l’huile me donne accès à des émotions puissantes, profondes, parfois enfouies. Dans chaque toile, les couleurs me traversent, je ne les choisis pas, ce sont elles qui me choisissent. Elles éveillent en moi des souvenirs d’Iran, des paysages imaginés, des harmonies oubliées. Je peins dans l’instant, avec spontanéité, laissant les formes surgir comme des résonances intérieures.

Parallèlement à mon parcours artistique, je suis ingénieure en design, formée en mathématiques, et aujourd’hui enseignante de mathématiques et sciences. Ce double ancrage, entre analyse et création, irrigue ma démarche. Mon art devient alors un espace de respiration, un refuge lumineux, un langage sans mots.

Ma première exposition au Péristyle en décembre 2022, un cadeau de la ville de Neuchâtel, m'a offert l'opportunité de partager ma passion avec le public.

Aujourd’hui, cette troisième exposition à la Galerie du Pressoir est l’occasion de plonger à nouveau mes petites gouttes de créativité dans un océan de couleurs et de sensations.

Ivre de liberté, je me laisse surprendre et happer par les beautés de la nature.

Catarina Galhardo

Attirée par le dessin, Catarina Galhardo développe très tôt un goût profond pour les arts visuels, une sensibilité qui l’accompagne encore aujourd’hui comme un ancrage au quotidien. Elle s’oriente naturellement vers un baccalauréat littéraire avec une spécialisation en expression artistique, avant de poursuivre des études en Lettres modernes à l’université de Strasbourg. En parallèle, elle perfectionne sa pratique en suivant des cours du soir à l’école des arts décoratifs de la même ville. Sa rencontre avec la peinture à l’huile s’approfondit ensuite dans l’atelier de l’artiste plasticien Nuno Fonseca, enseignant à l’université de Coïmbra, avec qui elle découvre une approche plus technique et sensorielle du médium. Parallèlement, le dessin à l’aquarelle occupe une place essentielle dans sa pratique, nourrie par ses carnets de croquis emportés partout avec elle.

Ses toiles capturent des instants simples, presque suspendus, où le regard s’arrête. À travers la matière et les couleurs, elle explore une mémoire enfouie, celle d’un paysage lié à sa langue maternelle, longtemps réduite au silence. Sa démarche artistique est ainsi une quête sensorielle où la lumière devient langage, révélant des émotions subtiles et profondes. Peindre devient alors une façon de rejoindre un lieu chargé de résonances personnelles.

Dans sa pratique d’enseignante de français, Catarina Galhardo tisse également des liens entre sa matière et les arts visuels, en plaçant la création au cœur de ses projets pédagogiques. Elle conçoit ainsi des séquences où l’écriture devient un prolongement de l’image, comme les carnets de voyage mêlant textes et illustrations ou encore des récits de vie enrichis par l’exploration graphique. Ces expériences, à la croisée des disciplines, visent à éveiller la sensibilité artistique des élèves tout en développant leur rapport au langage.

Après une première exposition à l’espace culturel de Vouvry, ses œuvres sont actuellement présentées à la galerie du Pressoir, où elle partage cette quête de l’espace intérieur, entre réminiscence, couleur et lumière.